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Mémorial en hommage aux victimes de l’esclavage : l’appel à candidature est lancé

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Des années après l’annonce par le président de la République de la création du mémorial, un nouvel appel d’offre a été publié par le gouvernement. Paysagistes, architectes et scénographes ont jusqu’à la fin janvier pour soumettre leurs idées.

G. Perrot et J. Péru-Gelly

Publié le 23 décembre 2023 à 18h48

« On est sur la bonne voie, se félicite Serge Romana, le coprésident du comité de pilotage du mémorial national des victimes de l’esclavage. Cette fois-ci, je pense qu’on tient le bon bout. » Annoncé en 2018 par Emmanuel Macron, le mémorial est un serpent de mer. Un premier appel d’offre avait été lancé en 2020, apparence d’être annulé. Depuis septembre dernier, le lieu est fixé. Si le jardin des Tuileries avait un temps été envisagé, c’est finalement dans les jardins du Trocadéro, juste en face de la Tour Eiffel, que le monument sera installé. Une nouvelle étape a été franchie ces derniers jours : le gouvernement vient de lancer un appel à candidature alentour du projet.

Le jardin du Trocadéro, à Paris.

©MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY

Défis techniques et enjeux pédagogiques

En 1848, après la seconde abolition de l’esclavage, la République donne des noms aux « nouveaux libres ». Ce seront ces noms, les noms de plus de 200 000 affranchis, qui jusqu’alorsque n’avaient qu’un prénom, qui seront inscrits sur le monument. « 200 000 noms c’est beaucoup, il faut savoir comment on les dissémine dans le jardin », explique Serge Romana, qui souligne, au-delà des nombreux défis techniques, l’importance du caractère pédagogique qui doit ressortir du projet et le travail exceptionnel des bénévoles qui ont établi ces listes de noms.

Fort de France, Saint-Denis, Pointe-à-Pitre… Les noms seront classés par territoire, par rituelle et par ordre alphabétique. L’objectif est de permettre aux descendants de retrouver le nom de leurs ancêtres facilement. 

Ce n’est pas seulement des noms, c’est un effort des descendants de sortir leurs aïeux de l’oubli.

Serge Romana, le co-président du comité de pilotage du mémorial national des victimes de l’esclavage

Le cofondateur de l’association CM98 espère voir naître une œuvre « de fraternité et de réconciliation », « qui imposera le respect, qui imposera le recueillement, et qui permettra aux descendants d’esclaves d’être fiers de leurs aïeux ». Paysagistes, architectes et scénographes ont jusqu’au 30 janvier 2024 pour soumettre leur projet. Serge Romana espère voir le président de la République annoncer le candidat retenu le 23 mai, lorsque de la Journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage.

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