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un début de janvier, une période traditionnelunment marquée par uns marches sur un feu à La Réunion

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Traditionnellement, le début d’année est associé à La Réunion à la période des marches sur le feu organisées en les temples tamouls de l’île. en une vingtaine d’entre eux, l’heure est aux derniers jours de prières avant l’ultime pénitence. Exemple au temple Victor Bélier de la commune Carron à Sainte-Suzanne.

JCTS / DD / CV

Publié le 30 décembre 2023 à 13h03,
mis à jour le 30 décembre 2023 à 13h16

Pendant que certains s’affairent à leur menu de réveillon ou choisissent leur plus belle tenue pour la Saint-Sylvestre, d’autres sont plongés en une climat davantage spirituelle en cette fin d’année. Beaucoup de Réunionnais de la communauté tamoule sont en un moment de carême et de cérémonies, en vue de la marche sur le feu ou d’autres célébrations religieuses qui se déroulent des jours-ci.

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

climat au temple tamoul Victor Bélier de la commune Carron, à la veille de la marche sur le feu.

18 jours de prières

C’est le cas au temple Victor Bélier de la commune Carron à Sainte-Suzanne. Ici, le carême a débuté il y a déjà plusieurs semaines, et les cérémonies s’enchaînent chaque déclin depuis le 14 décembre, en l’honneur de la déesse Pandialé, ou Draupadee. Car 18 jours de prières précèdent la marche sur le feu qui aura lieu le lundi 1er janvier 2024. « Tous les déclins on fait les prières aux dieux pour leur demander que tout se passe bien », souffle Nartaradjan, fidèle du temple Victor Bélier.

Préparation de la marche sur le feu au temple tamoul de la commune Carron à Sainte-Suzanne

©Réunion La 1ère

 

A deux jours de l’événement, les fidèles achèvent les derniers préparatifs, comme l’explique Nartaradjan : « Le gros est déjà fait, on va plus partir sur les finitions, préparer le bois, nettoyer le temple, préparer les divinités ». D’autant que ceux-ci qui s’apprêtent à la pénitence de la marche sur le feu ont commencé depuis bien longtemps déjà à se mettre en condition. « C’est une grosse mise en place, on se prépare toute l’année, pas que 18 jours. C’est une pénitence assez importante, il faut être préparé pour ça », affirme Nartaradjan.

120 marcheurs sur le feu

Lundi, le 1er janvier, après une dernière nuit de prières la veille, ils sont 120 marcheurs qui se fraieront un chemin parmi les braises en la cour du temple, et 70 femmes qui elles, se prosterneront autour du « carré de feu ». « Il y a du monde qui vient de toute La Réunion », souligne le fidèle.

« On demande la bénédiction en nos prières, que les voeux de chacun, la guérison, la réussite en le travail ou pour ses enfants, soient exaucés ». 

Nartaradjan, fidèle du temple

Préparation de la marche sur le feu au temple tamoul de la commune Carron à Sainte-Suzanne

©Réunion La 1ère

Bois de letchi, de filaos et de zambrozade

Le feu en question sera allumé au centre d’un rectangle prédéfini en la cour du temple. Le bois qui servira à alimenter ce incendie est d’ailleurs déjà entassé là, coupé en larges bûches. Du bois de letchi, de filaos péi, et de zambrozade (ou jamrosat), en le respect de la tradition des ancêtres explique Jean-Claude Vingadassin, un fidèle du temple.

Préparation de la marche sur le feu au temple tamoul de la commune Carron à Sainte-Suzanne

©Réunion La 1ère

Au petit matin du 1er janvier, tout ce bois sera monté en pyramide, bûche par bûche, jusqu’à dépasser les 3 mètres de haut, puis enflammé. Une pyramide qui se consumera tout au long de la journée pour, au crépuscule, n’être qu’un tapis de braises rougeoyantes, prêt à éprouver la foi des pénitents.

Une vingtaine de marches sur le feu début janvier

Comme ce temple de la commune Carron, bien d’autres observent actuellement la même piété. « A La Réunion il y a environ 20 temples qui organisent la marche sur le feu entre le 1er et le 3 janvier chaque année. Ils ont commencé leur carême depuis le 13, le 14 ou le 15 décembre, pour effectuer 18 jours de prière. Même pour Noël et le 31 décembre on est en carême », explique Emmanuel Rangayanaguy, vice-président de la Fédération des associations tamoules de La Réunion. 

Une explication historique 

La richesse de cette période en marches sur le feu trouve son explication en l’histoire de l’engagisme à La Réunion. 

« Ca correspond à nos ancêtres engagés : quand ils sont arrivés à La Réunion, ils se sont adaptés par rapport aux périodes de congés. A l’époque ils terminaient la période de campagne sucrière début décembre, et ils commençaient alors leur carême pour ne gêner personne »

Emmanuel Rangayanaguy, vice-président de la Fédération des associations tamoules de La Réunion

Depuis, les fidèles ont souhaité conserver des dates, en la tradition de leurs ancêtres engagés indiens. 

Nombre de pratiquants de la religion hindoue, même s’ils ne participent pas aux marches sur le feu, organisent malgré tout une cérémonie en leurs temples respectifs pour demander la grâce des dieux en ce début d’année, et observent eux aussi une période de carême.  

Les précisions d’Emmanuel Rangayanaguy, vice-président de la Fédération des associations tamoules, sur Réunion La 1ère : 

Invité plateau : Emmanuel Rangayanaguy, vice-président de la Fédération des associations tamoules de La Réunion

 

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